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LES BELLES DEMEURES DU XIX e siècle – LES TREMBLES

152 Ancien chemin de Cassis

Photos aériennes Goggle earth et IGN


LES TREMBLES (Les) 152 ancien chemin de Cassis et boulevard du Cabot.

Par Rémy Alacchi

Photo Pierre Laurent De Luca – Rémy Alacchi

Étrange destin pour cette magnifique bâtisse de style Flamand à pignon d’angle avec sa façade de briques et sa décoration géométriique. Son esthétisme atypique du plus grand intérêt architectural en fit un exemplaire unique de la campagne marseillaise

De nos jours, située en bordure de L2, nous pouvions tous constater son déclin progressif Les amoureux du patrimoine que nous sommes s’inquiétaient de sa possible démolition.

Longtemps, abandonnée, elle fut heureusement classée par la Mairie de secteur et rénovée avec précision pour faire place à des logements.

Il faut donc saluer sa rénovation qui la sauve in-extremis d’une inéluctable disparition

Remontons dans le temps 

En 1997,  pour les besoins d’une exposition sur les bastides de Saint Tronc, mon ami Pierre Laurent et moi avions pris l’habitude de déambuler à pied dans le quartier à la recherche de bastides cachées .

L’existence de cette bastide car je suivais à la trace les recherches d’Henri Luppi . Cet ouvrage sur les bastides de Sainte Marguerite nous servait de Cicérone. Lorsque nous nous presentames présentables devant la porte bis au 152 avenue cassis nous ignorions tout de cette demeure. Hormis les locataires de la résidence Les trembles, nul ne la connaissait car elle était invisible depuis la route. 

Entrée boulevard Sainte Marguerite

Après avoir obtenu l’autorisation de photographier nous entrâmes. Déjà fort dégradée, nous fûmes pourtant étonnés d’y luxe de la bâtisse et de la décoration intérieure. Pierre- Laurent De Lucas qui m’accompagnait ce jour-là en bon photographe perçu de suite le potentiel artistique de la photo à venir.

Lorsque nous découvrîmes enfin le jardin et la façade, nous fûmes saisis par la beauté de la façade et du parc environnant. 

Cette bastide de taille modeste réunionnais secrètement dans un coin du terroir marseillais et il était temps que sa beauté soit enfin reconnue.

Au bout fune bonne heure d’attente, Pierre Laurent, mon photographe trouva la lumière adéquate et réalisa le cliché que vous avez sous les yeux. 

Un peu a la façon d’archéologues qui découvrent les fragments d’un temple oublié, nous savions ce jour-là, nous les amoureux de l’esthétisme provençal des bastides, nous savions que nous avions mis au jour un lieu exceptionnel 

La Bbstide avait connu ces heures de gloire, le magnifique parc de plusieurs hectares avec pilastre et entrée  d’apparat sur le boulevard de Sainte-Marguerite avait depuis longtemps été condamné car le parc avait été loti dans les années 80 pour faire place à la résidence Les Trembles gérée par Habitat Marseille Provence..

Le livre d’Henri Luppi sur les bastides de Saint-Marguerite me servait alors de cicérone et c’est grâce à cet ouvrage inestimable que j’eus l’idée de partir à la découverte de cette magnifique bastide pour en faire la photo que vous découvrez aujourd’hui

La bastide les Trembles avait fait partie de ce terroir marseillais si couru de la bourgeoisie pour sa fraîcheur et sa quiétude. Comme ses voisines:  la Mathilde, Grand Pré, Solbert, la bastide fut le bien de riches négociants soucieux de regagner leurs campagnes dès le vendredi soir afin de goûter un repos bien mérité

Suivons à présent les travaux d’Henri Luppi sur l’histoire de la bastide.

Il nous apprend que la demeure fut construite en 1862 par un fabricant de grenailled. Celui ci s’en dessaisi après trois ans en faveur d’une famille d’origine grecque enrichie dans la minoterie et qui la conserva vingt cinq années. 

Divers propriétaires l’occupèrent entre 1895 et 1911.

À partir de 1912, la bastide sembla intéresser la l’aristocratie Marseille déjà très présente dans le quartier avec le château Valmante ( famille Grandval ) et  le château  Serena ( famille Roux )

C’est ainsi que le très influent avocat, Alphonse Grandval, président de l’Association de secours aux gens de mer de la Méditerranée, et son épouse, née Bouchard de Navailles qui en fit l’acquisition.en 1912.

Suivons les précisions biographiques d’Henri Luppi  : ” Alphonse Grandval ,membre de la famille Grandval, était le neveu de Jules-Charles Roux. Petit-fils d’Alphonse Grandval, Président de la Chambre de commerce de juillet 1875 à 1881. Son père, Jules fut administrateur des hospices de Marseille. Alphonse était né à Marseille en 1860 et épousa Yvonne Bouchard de Navailles en août 1905.

La bastide traversa paisiblement les années. 

Par la suite, Les Trembles devint la propriété de Mr Arturo Ascoli, puis de sa veuve: elle céda la bastide en 1960 à Mr L. Guyot de la Pommeraye ( lié à la famille Hesse depuis 1910 )

Sa veuve céda la bastide pour y établir une maison du 3ème âge dans  les années 1980.

Rémy Alacchi – Sainttronc.com – Tous droits réservés

Source

Exposition photographie, les bastides de Saint-Tronc, Rémy Alacchi, Pierre Laurent de Lucas,  1996

Les Bastides de Sainte Marguerite. Joyeux du terroir Marseillais, Henri Luppi, Comité du vieux Marseille, 1983

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