L’ANCIENNE PIECE D’EAU DE LA PROPRIÉTÉ BOIS FLEURI

Sur cette photo de 1910 de la propriété Bois Fleuri l’on aperçoit distinctement l’ancienne pièce d’eau. Longtemps, j’ai cherché qu’elle pouvait être son emplacement. J’ai par le passé interrogé les anciens, nuls n’en avait conservé le souvenir. En observant attentivement la photo, on aperçoit que les arbres a proximité ne sont pas très hauts et qu’il ne s’agit pas des fameux pins centenaires de la propriété. La pièce d’eau devait donc être éloignée de la bastide.
J’ai dans un premier temps pensé que celle-ci avait pu être enfouie par la construction du lycée Jean Perrin.

Sur la photo numéro 2 on aperçoit distinctement la bordure de la pièce d’eau et puis au fond, le muret de la clôture de la propriété. Cette limite de la propriété nous donne un indice car nous ne sommes pas très éloignés du plan d’eau. L’on peut faire l’hypothèse que la pièce d’eau se trouvait à proximité d’une traverse ou d’un mur mitoyen avec une autre propriété. Il faut imaginer que le parc s’étendait sur la totalité de l’emprise au sol actuelle du lycée Jean Perrin. A l’époque, la propriété Bois Fleuri jouxtait le château verdillon. C’est-à-dire qu’on pourrait faire l’hypothèse d’une première entrée sur le chemin de pont de Vivaux à Saint-Tronc puis une deuxième plus en Nord aux confins de la propriété sur l’amorce du chemin de Saint Tronc à Saint-Loup (Rue Pierre Doize).
La vogue des pièces d’eau était apparue au 19e siècle et le propriétaire de bois fleuri avait certainement suivi cet engouement car un plan d’eau était une véritable plus-value pour une propriété
Nous possédons plusieurs photos du parc de la propriété et l’on devine que l’architecte a créé des parcours bucoliques et champêtres qui devraient conduire à la pièce d’eau pour en augmenter l’aspect romantique. Le charme et l’agrément d’une pièce d’eau devait mettre en valeur une bastide. Impossible donc d’imaginer une pièce d’eau très éloignée du château. Il n’existe aucune trace au sol ni aucun vestige qui permettent de définir son emplacement.
Dans les années 90 au cours de mes différentes rencontres sur le terrain, une personne m’avait raconté qu’avant le lotissement joli village, il existait dans les années 1950, un terrain vague avec une grande fosse qui servait de décharge. Cette Précision ne m’avait pas frappé à l’époque pour autant je ne l’avais pas oublié.

Récemment grâce aux nouvelles technologies, j’ai pu travailler sur des prises de vues d’avions. En scrutant précisément, j’ai pu repérer les éléments suivants.
L’on devine assez bien la Bastide Bois Fleuri en haut au centre. Depuis la place de Saint Tronc, la petite traverse qui conduit vers le bas du quartier ( actuel rend point Audoli )
De l’autre côté de la traverse. un place de terrain occupé avec des sentiers encore visibles qui mènent vers une pièce qui semble avoir été bouchée. Terrain semble avoir été dégagé et les arbres ont été rasés. Peut être en prévision du futur lotissement joli Village
Voilà l’épilogue de notre mystère.
Je m’étais toujours demandé pourquoi cette partie sud de la propriété avait été détruite vers 1930 alors que le château et le parc restaurent intacts jusqu’en 1974. La réponse est simple. Jadis , la propriété Bois Fleuri était l’extrémité du quartier, l’on ne pouvait aller plus loin car la grille blanche en fermait l’accès. Pour ce rendre à Saint Loup , il fallait descendre le chemin de Saint-Tronc à pont-de-vivaux et contourner.


La place de de Saint-Tronc était le terminus du bus que l’on aperçoit sur une photo. Quelques maisons sur la place , les paysans, les laitiers du coin et quelques chasseurs en composaient la population. A une date que j’ignore et qu’il me faudrait chercher, la voirie de Marseille a créé une traverse pour faciliter l’accès à Saint Loup. La propriété Bois Fleuri a donc été coupé en deux .

La partie sud a donc été dissocié du domaine . Certainement vendue à des promoteurs celle-ci est restée longtemps à l’abandon. En 1995, une ancienne m’avait raconté qu’avant le lotissement joli village , il y avait à cet endroit une décharge. A l’époque, Je n’avais pas fait le lien et je ne comprenais pas pourquoi une décharge se trouvait à cet endroit.

Sur la photo ci – dessous qui date des années 1930, l’on aperçoit à gauche un terrain inoccupé avec un léger dénivelé.
Sur la photo suivante des années 1960, on voit très bien que la traverse est plus large et que le terrain vague a disparu.


Tout s’éclairait à présent. Éloignée du château et du parc pour les besoins de voirie la partie sud ruinée, mourut peu a peu faute d’entretien
L’ancien bassin. vestige de la pièce d’eau traversa le temps jusqu’aux années 1950 ou celui-ci fut comblé après avoir servi pendant longtemps de décharge.
Le lotissement joli village viendra par la suite effacer définitivement ce qu’il restait de la pièce d’eau
Rémy Alacchi – Tous droits réservés






