LES BELLES DEMEURE DU XIX ème – CAMPAGNE L’ESTRADE
Ex – clinique Castel France – Rond-point Auchan



Singulière destinée pour cette bastide jadis superbe avec son revêtement blanc qui contrastait superbement avec le camaïeu de vert de son parc.
De nos jours, celle-ci presque anonyme, résiste fièrement mais elle se meurt peu à peu. Témoin d’une époque révolue, il ne reste que peu de choses de sa splendeur passée.
Bien avant que cet espace ne devienne un fast-food le lieu était sensiblement différent.
Dans les années 1980, les gens du quartier la connaissaient sous l’appellation clinique Castel France.
Le quadrilatère immense ( à l’emplacement de l’actuel fast-food ) s’étendait jusqu’à la traverse Chante perdrix. Il se partageait entre la bastide et le parc avec de nombreux arbres centenaires dont très peu ont survécu
Face à la campagne l’Estrade , nous pouvions encore apercevoir en 1983, un grand terrain vierge. Ce lointain vestige de la famille Racine allait bientôt devenir un lieu commercial. Ainsi Super M s’implanta en premier puis Leclerc suivi puis l’hypermarché Auchan.
La campagne l’Estrade ou Jauffret
Sur cette photo de 1997, nous pouvons avoir une idée de la beauté du lieu avant que le parc ne soit morcelé

Photo prise par Pierre -Laurent de Lucas à l’occasion de l’exposition “les bastides de Saint Tronc ” Rémy Alacchi/ Pierre Laurent Deluca
J’ai personnellement connu cette clinique puisque ma grand-mère y avait fait un de sejours en 1984. L’entrée se faisait sur la rue, il fallait traverser le parc et contourner un terrain de tennis réservé aux résidents jusqu’à la bastide médicalisée.
A l’est en traversant le boulevard chanteperdrix bien moins emprunté qu’aujourd’hui, la bastide jouxtait le château saint Thys dont le parc était également vierge de toute construction. Au sud, le club de tennis ( disparu en 1994 )
Peu à peu tous les terrains ont été grignotés par l’urbanisation. Le quartier était alors dans son empreinte passée et les nombreux vestiges attestaient de la vocation de ces lieux prisés pour leur éloignement du centre-ville et pour leur calme.
PETIT HISTOIRE DE LA BASTIDE
Nous n’avons pas la date exacte de la construction. Henri Luppi dans son ouvrage Saint Loup et ses bastides la situe autour de 1880.
Depuis sa création plusieurs propriétaires s’y sont succédés
Suivons Henri Luppi de nouveau
Elle fut le bien Jacques L’estrade marchand de bois et charbon à Saint Loup, elle pensa ensuite entre les mains de Vincent Jauffret négociant rue Saint-Jacques. D’autres propriétaires se succéderont par la suite
Henri Luppi précise également ce fait que j’ignorais totalement : Le pensionnat Sainte-Thérèse trouva refuge un temps dans la propriété sous la houlette de Mm J Frenemose.
Sous les exigences de la société moderne, sa vocation muta progressivement. Elle devint la clinique Castel France à la fin des années 70 sous l’impulsion de Monsieur Chamant et de son épouse. Elle changea à nouveau de destination à la moitié des années 90 pour devenir un centre médical. Celui-ci a fermé ses portes depuis
Que va devenir ce singulier témoignage des siècles passés ? Depuis quelques années, l’état général de la demeure se dégrade progressivement et son avenir semble particulièrement compromis.
Rémy Alacchi – Tous droits réservés
Source : Saint Loup et ses bastides, Henri Luppi, comité du vieux Marseille 1988