Le Val des Pins
Par Remy Alacchi – Tout droits réservés
Photo 1 : Val des Pins côté Sud – Vers 1950. ” L’oeuvre de l’enfance délaissée JB Fouque ” sur la droite. A gauche, l’ancienne maisons des religieuses. En contrebas de Castelroc haut. Notons à gauche que la résidence Jardins de Flore n’existe pas et le canal serpente encore en surface. Les terrains demeureront agricoles jusque dans les années soixante puis deviendront de merveilleux terrains de jeux pour les gamins des années 70-80.
Histoire du Val des Pins. Introduction : Il est très difficile de nos jours d’envisager les lieux tels qu’ils ont pu l’être dans le passé. Certes, nous avons quelques photos et repères historiques mais rien de ce que nous pourrions imaginer n’approcherait la réalité telle qu’elle fût. L’objectivité de la réalité historique se laisse parfois tenter par la poésie et l’idéalisation. Je vous propose donc ce petit voyage légèrement mélancolique vers un lieu qui n’est plus mais dont subsistent quelques témoignages anciens qui favorisent la nostalgie. J’ai pour ma part, eu la chance à la fin des années 70 de connaître ce petit paradis de verdure, héritier d’une époque révolue. Je regrette en effet ce coin de campagne qui fut l’écrin de mon enfance et dont je garde encore des souvenirs merveilleux. Je conserve dans ma mémoire des souvenirs d’une telle netteté qu’il me suffirait de les regarder pour raconter. Il n’est pas impossible qu’un jour je ressente le besoin d’écrire pour ne pas oublier.
Repères historiques : Le Val des Pins Chemin de Pont-de-Vivaux à Saint Tronc. Nous n’avons pour l’heure aucune idée de la vocation de ce lieu avant le 19e siècle. Nous avons émis l’hypothèse au cours d’un article précédent de probabilité sur ces terres d’un ancien chemin de procession vers la colline Sainte-Croix. En effet, nous savons grâce aux anciennes archives de Saint Loup qu’en l’an 1645, l’on disait encore les messes les dimanches et fêtes dans la Chapelle de Sainte-Croix. Les recherches imputent la construction de cette chapelle aux moines de Saint Victor, car le seul chemin qui y menait était sur les terres de Saint tronc et leur appartenait. L’accès à la chapelle fut interdit par l’évêque en 1710 et sa destruction fut totale à la révolution. Si l’on fait donc l’hypothèse d’un ancien chemin de procession, celui-ci doit donc être très ancien et précède bien sûr la Bastide du Val des Pins.
Histoire de la bastide : La toponymie du lieu nous éclaire d’ailleurs autant qu’un document. Nous n’avons aucun mal ici à envisager une grande pinède qui devait partir sur la droite à l’assaut de la colline Sainte-Croix. L’autre partie des terres, nous allons le voir, était dévolue à l’agriculture.
Suivons de nouveau l’historien des bastides. Henri Luppi.:
En 1812, cette belle propriété dans la pinède au pied de la colline Sainte Croix fut le bien de Mme veuve Magnan, née du Revest puis elle passa entre les mains de Monsieur Audibert, négociant de la Place Noailles. Ses héritiers la revendirent à Madame Louise Achard, rentière, en 1828 .
Nous sommes fin du règne de Charles X
Suivons de nouveau les recherches de H. Luppi ” Elisabeth-Louise ayant épousé Edouard Couve, banquier, domicilié au 24 rue Grignan, Val des Pins” entra dans cette célèbre famille. Par succession, le domaine fut recueilli par Gustave Couve et son épouse, née Elisabeth Lemaitre en 1887 “
Enfin, nous apprenons que : ” Gustave Couve était né à Marseille le 17 juin 1845 , banquier comme son père, membre au tribunal de commerce en 1898, juge au tribunal de 1888 à 1894, administrateur de la caisse d’épargne et de la banque de France chargée de gérer la compagnie des mines et enfin membre du conseil de surveillance de la compagnie Fraissinet ” C’est surtout en 1913 que l’histoire s’écrira. la famille céda alors la propriété Val des pins à Monsieur l’abbé Fouque qui cherchait à installer son œuvre à l’écart de la ville.
H. Luppi conclut : Une belle chapelle devenu paroisse de nos jours sera édifiée auprès des anciens bâtiments construits par Monsieur Couve en 1869 et qui abriteront les locaux des pensionnaires de l’œuvre de l’enfance délaissée
- L’oeuvre de l’enfance délaissée JB Fouque
PROCHAINEMENT
- Sources : Les bastides de Sainte Marguerite, joyaux du terroir Marseillais, Henri Luppi, Comité du vieux Marseille, 1983
Alfred Saurel, Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Marius Olive, 1878
Abbe Cayol, Hstoire du quartier Saint Loup, 1866
Abbé Roux, Au service de l’enfance malheureuse, Le père Émile Aillaud. Éditions Publiroc, 1939
Rémy Alacchi