Campagne Dreveton (Quartier La Pintade )
Campagne Dreveton ou Dreveton ( angle du Boulevard Romain Rolland et Traverse Verdillon
La récente inauguration par la Mairie du 5 ème secteur du nouveau parc dans le quartier Saint Tronc me donne l’occasion d’une petite vignette historique.
L’évolution urbanistique de Saint Tronc a été telle que l’on aurait du mal aujourd’hui à imaginer la taille des parcelles lors des siècles passés. Bien entendu, nous avons la chance qu’une partie non négligeable de la campagne ait survécu mais les vestiges actuels ne sont rien en comparaison de la propriété d’alors. Si dans les années 1950, l’expansion de la ville n’a pas encore altéré les campagnes du terroir Marseillais, les années 1960 vont définitivement supprimer les empreintes agricoles des siècles passés.
Empruntons à présent et de nouveau l’estimable travail d’Henry Luppi sur les bastides de Saint-Loup.
La campagne Dreveton porta le nom de l’architecte qui eut la charge la construction de l’église de Saint-Loup en 1787.
Balthazar Dreveton : Faisons un petit détour par la fiche wikipédia pour connaître le personnage
Baltasar Dreveton est probablement né à Marseille. En effet, à la demande du Sieur Louis Sauveur de Villeneuve, marquis de Forcalquier et ambassadeur du roi Louis XV à Constantinople, il y réalise son premier projet, le « Château Saint-Joseph » sur une colline au Nord de Marseille, avec vue au Sud, sur toute la ville et sa rade a l’Ouest.
Baltasar Dreveton réaliseà partir de 1745 le chapelle du couvent des Bernardines de Marseille, dans lequel les religieuses s’installent en 1751. L’église est décorée par le sculpteur Jean-Michel Verdiguier. Les religieuses seront expropiées à la Révolution. Le couvent sera utilisé comme caserne, avant de devenir un « Lycée Impérial » particulièrement performant à partir de 1802 et de prendre le nom de Lycée Thiers en 1930.
Balthazar Dreveton habita ses terres de Saint Tronc jusqu’à la fin du XVIII eme siècle. Les arbres qui subsistent sur encore de nos jours sur le parc de La Pintade doivent remonter à cette époque et leurs taille semblent l’attester.
La proprieté passe ensuite au début du XIX ème entre les mains de la famille Ruffo – Bonneval ( l’histoire de cette illustre famille liée à SaintcTronc fera l’objet d’un d’approfondissement ultérieur )
Scipion de Ruffo Bonneval domicilié rue Dragon à Marseille posséda par la suite la Bastide, il la légua à sa veuve née Gros en 1885.
La Bastide passa ensuite par voie de succession à Claudine Joséphine Amélie Gros .
La bastide pour dernier propriétaire monsieur Léon Rueff, rentier en 1907 ( sa sœur Madame Louis était sa voisine à la Bastide des Andres )
je n’ai pas eu accès aux archives des parcelles du 18e siècle mais il n’est pas impossible que cette vaste propriété se soit étendue de l’actuel Romain Rolland à la première moitié de l’actuel rue François Mauriac.
Il me faudra pour pouvoir solidifier cette hypothèse avoir accès aux plans d’époque.
BASTIDE LA PINTADE ou BASTIDE BOURJAC : La bastide voisine nommée la Pintade nous pose bien des difficultés. D’après Henry lupi une bastide du nom la pintade a existé à partir de la deuxième moitié du 19e siècle. Dans Le livre Saint Loup et ses bastides, , Henry Luppi sur l’étymologie du nom la pintade Cette appellation ne serait nullement en rapport avec un quelconque volatile niché dans les campagnes de Saint-Tronc .
Henry Luppi y voit plutôt une bastide fraîchement repeinte qui aurait donné son appellation au quartier ( pintado, en provençal ) Cette explication bien que séduisante paraît bien difficile à étayer.
Rien ne me permet de l’affirmer mais nous pourrions nous demander si c’est la bastide qui a donné son nom au quartier ou le quartier qui a donné son nom à la Bastide. En d’autres termes, il n’est pas impossible que la dénomination la Pintade soit plus ancienne.
Suivons Henry Luppi : La Bastide a appartenu à la famille bourjac. Madame veuve Bourjac née de Jouenne d’Esgrigny la transmis en 1891 à Madame de Conflans née De Jouenne d’Esgrigny., Sa fille épousera le vicomte Jean Constantin de chanay lieutenant de cavalerie en 1908.
En conclusion, je pourrais dire ma grande frustation à ne pouvoir définir précisément les emplacements des bastides. Je ne sais pas actuellement me la taille des parcelles ni l’emplacement de bastides dont nous venons de parler ( Dreveton et la Pintade )
Il m’eût été agréable de pouvoir fournir au lecteur plus d’informations sur ces arbres magnifiques qui ornent encore fièrement l’actuel parc de la Pintade. Pour l’heure il nous faut nous contenter d’hypothèses ou des rêves qui nourrissent notre imagination.
Enfin, outre les immeubles construits dans les années 60-70 au bout de la traverse Verdillon, certains doivent se souvenir qu’à l’emplacement de l’actuel boulevard urbain sur une parcelle très vaste des terrains de tennis dits des Municipaux.. Ceux – ci restèrent en fonction jusque dans les années 2000 .
Nous aurions du mal à nouveau à nous représenter cet état de fait et cette incroyable mutation de ce quartier jadis agricole largement champêtre lorsque j’étais enfant dans les années 80.
Remy Alacchi
Source, Henry Luppi , Saint-Loup et ses bastides Comité du vieux marseille, 1983
Wikipedia, Famille Ruffo Bonneval
Wikipedia, Balthazar Dreveton